L’art du thé vert de Uji, préfecture de Kyoto

Vous connaissez très certainement le thé vert, sencha et surtout le matcha… mais peut être moins Uji dans la préfecture de Kyoto. Le Japan Heritage a donc décidé d’invité les journalistes et blogueurs influents sur les domaines que sont le Japon, la cuisine et surtout le thé vert pour venir parler de Uji ! J’étais donc de ce fait invité (avec en autre Aala que vous connaissez peut être) à participer au Japan Heritage International Forum 2017, ainsi qu’à un presse tour à Uji (à côté de Kyoto) pour découvrir l’univers du thé vert !

Moine du Manpuku-ji à Uji - Kyoto

Uji la ville du thé vert c’est où ?

Uji (宇治市) est une ville de 184 726 habitants (chiffres 2015) de 67,55 km² à 14 kilomètres au Sud de Kyoto, et fait parti de la même préfecture… c’est à dire Kyoto !

Donc aussitôt arrivé à Kyoto, aussitôt embarqué en voiture pour la découverte de la ville et les richesses de Uji ! A peine le temps de faire connaissance avec les journalistes de mon groupe que sont Gilles Brochard, Sophie Menut et Sonja Blaschke (il y en avait 2 autres de UK et Australie, mais ils n’étaient pas très loquasse)… Rassurez-vous, si vous n’avez pas de véhicule, vous pouvez vous y rendre en train en 18 minutes de puis Kyoto Station avec la ligne JR Nara, c’est vraiment rapide et ça évite d’être malade comme moi en voiture 😉

Hotel, Bouddha rieur du Manpuku-ji à Uji - Kyoto

Le temple Manpuku-ji c’est quoi ? Son histoire ?

1ère étape : nous commençons donc par le temple Manpuku-ji ou aussi appelé Obaku-san Manpuku-ji (temple Manpuku sur la montagne Obaku). On est ici sur ce que l’on pourrait appeler la « maison mère » de l’école de bouddhisme zen Obaku, qui compte 460 temples au Japon. Il s’agit ici d’un temple très enraciné dans la culture chinoise, et son nom vient du temple Wanfu à Fujian en Chine. Le moine Hiroise san nous raconte l’histoire du temple qui commence en 1661, quand le moine chinois Yinyuan Longpi et son disciple Muyan viennent ici poser les premières bases. Ce n’est qu’à partir du quatorzième moine à succéder à la tête du temple, que ça sera enfin un japonais qui dirige l’établissement, et c’est resté ainsi depuis.
L’architecture que l’on peut admirer aujourd’hui est de style chinois Ming, et dans les particularités du temple il y a un énorme poisson de bois, aisni que la statue principale représentant Gautama Bouddha (Hotei en japonais) assis (le faux air de ressemblance avec le moins Hiroise est assez frappant 😉 ) ! Mais le vrai trésor du temple est une collection complète de textes sacrés bouddhistes datant de 1678, comprenant près de 60 000 blocs d’impression !
Pour conclure la visite nous sommes invité à partager un déjeuner bouddhiste (à inspiration chinoise, car utilisant de l’huile de sésame) dit repas Fucha Ryori, et qui se doit d’être bien entendu végétarien… c’était excellent ! Je n’ai malheureusement pas noté personnellement les ingrédients étant invité à faire la traduction/explication pour nos amis journalistes français 😉

Fucha Ryori, repas bouddhiste du Manpuku-ji à Uji - Kyoto

Soen Nagatani, là où est née le thé sencha !

2ème étape : la maison où est née Soen Nagatani, qui est le père du thé vert sencha, car c’est lui qui a inventé les technique de séchage du thé vert pour éviter de le griller ! Dans la reconstitution (qui date des années 60) de la vieille maison en toit de chaume, on peut découvrir les instruments inventés par Nagatani, ainsi qu’une vidéo tout en japonais et bien kitch racontant l’histoire de ses inventions et la modernisation des machines pour obtenir le même résultat qu’à la main. A côté vous son petit sanctuaire Chaso Myojin où tout producteur de sencha se doit d’aller prier 😉
Pour vous y rendre : http://www.kyoto-kankou.or.jp/english/info_search/?id=7915&r=1422412934.0213

Sencha de Soen Nagatani

Une boutique de thé vert à recommander à Uji ?

3ème étape et dernière de la première journée : Horii Shichimeien qui est l’une des plus ancienne boutique de thé de Uji depuis 600 ans ! Mais avant d’aller déguster le matcha à la boutique et voir « l’usine » où l’on fabrique la petite poudre verte, nous passons d’abord avec le patron Hori san dans la plus vieille plantation de thé vert de Uji… il faut savoir que quand vous voyez que la plantation peut être recouverte (pour protéger du soleil et obliger le théier à puiser plus de nutriments, modifiant la composition chimique de la feuille de thé et changeant un peu l’arôme pour qu’il soit moins amère), il s’agit de Kabusecha, et le haut de gamme de ce thé vert est connu sous le nom de Gyokuro !
Comme le site officiel de la boutiques est tout en japonais, je vous donne celui-là : http://travel.ujicci.or.jp/app/public/shop/language/en/79

Horii Shichimeien

Le temple Kaijusen-ji, un incontournable ?

4ème étape de bon matin : après presque 1h de voiture depuis Kyoto, nous voilà arrivé au temple Kaijusen-ji… sympa mais sans plus… je l’ai appelé le temple de l’aubergine, car il y a une grande statue d’aubergine…
Aucun moine ne nous a accueilli et il était interdit de faire des photos à l’intérieur, donc bon, si vous voulez en savoir plus voilà le site officiel (bon courage 😉 ) : http://www.kaijyusenji.jp/

Kaijusen-ji à Uji - Kyoto

Où voir les plantations de thé vert ?

5ème étape : dans le cœur des plantations de thé vert à Uji dans le petit village de Wazuka ! Le paysage est joli, mais quelques collines de thé plus tôt c’était encore plus joli ! Et malgré la tentative de putsch de Gilles, impossible de faire s’arrêter la voiture avant le spot officiel… dommage… On profite pour parler avec le jeune exploitant Kamashita Jiyota, qui nous confit que seul 1% de la production de thé vert est bien bio, qu’ici l’ensemble de la coopérative rassemble près de 300 fermiers et date de 800 ans.
Ah ! Et si vous vous demandez à quoi servent tous ces ventilateur dit Foriuku, et bien c’est pour éviter que le froid ne « stagne » au dessus des théiers… Ouaip, c’est à mon avis de la poudre à perlinpinpin mécanique qui gâche les photos 😉

Plantations de thé vert à Uji dans le petit village de Wazuka

6ème étape : un nouveau repas végétarien dans une charmante petite auberge (pressé à finir le café et aller aux toilettes, je n’ai même pas eu le temps de prendre des informations), enchaine une visite éclaire du quartier Kamikoma… Dommage que l’on ne soit pas resté plus longtemps ici ! C’était un joli endroit où existe encore une quarante de fabriques de thé vert contre plus d’une centaine avant ! Les bâtiments sont anciens et photogéniques, on a envie d’en voir plus… d’en découvrir plus… de discuter avec les gens… mais on nous presse ! Résultat on arrive juste à soutirer quelques mots de Yamamoto san (70 ans et 15 ans dans la fabrique de thé Moritoku) et faire quelque photos de lui… Pas le temps de plus… Je pense que le programme prévoyait juste de traverser la rue et ne pas s’attarder plus (on a donc un peu forcé la visite de l’entreprise)… dommage, ça devenait enfin très intéressant !

Kamikoma fabricant de thé vert Sencha à Uji - Kyoto

7ème et dernière étape : enfin nous arrivons à Takumi No Yakata pour visiter une fabrique de céramique et déguster du Gyokuro (le thé vert haut de gamme) ! Super intéressant de voir comment les artisans travail la céramique et fabrique les théières Kyusu, mais une fois encore on est pressé (même pas le temps de demander le nom de l’artisan) et l’on va vite déguster le Gyokuro de 3 façons différentes, alors je ne vais pas tout vous détailler, le mieux est de vivre l’expérience ! La chose la plus importante est d’utiliser de l’eau à 60° pour vraiment obtenir les saveurs que l’on nomme Umami (impossible à décrire autrement que par ce mot), et la partie de l’expérience la plus originale étant à la fin quand on mange le thé ! Oui oui, vous avez bien lu ! Et ça passe plutôt bien avec la petit sauce ponzu ;-D

Takumi No Yakata fabrique de théières Kyusu à Uji - Kyoto

En conclusion, c’était sympa, j’ai découvert un endroit que je ne connaissais pas et j’ai pu approfondir mes connaissances du thé vert et voir comment il est fait ! Mais je regrette que l’organisation ait été trop à la japonaise, axée sur des informations (qu’on aurait pu nous donner imprimé) plus que sur l’humain ou l’atmosphère des lieux, et toujours cet abus du transport mal optimisé (souvenez-vous de mon expérience à Okinawa), ce qui fait que j’ai l’impression d’avoir passé 2 journée marathon dans la voiture plus qu’à découvrir là où née le thé de Uji et ceux qui en font l’âme… Pourquoi reprendre le train retour pour Tokyo à 17h (2 heures de plus à Uji n’aurait pas été de trop) ?!
Bref, je pense retourner à Uji, notament pour découvrir la ville et ses célèbres temples comme le Byodoin (il suffisait de traverser le pont… argh…) !

Connaissiez-vous le thé vert d'Uji ?

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David

David Michaud est photographe et auteur vivant au Japon depuis 2007. Créateur du site Internet LeJapon.fr il est aussi auteur de 5 livres : «JAPON», «Traditionnel Japon», «JAPON : 365 Us et Coutumes», «Le Japon – Grands Voyageurs» et «Japon Vu de l’Intérieur» ! Depuis 2009 il invite les internautes à découvrir à ses côté la capitale nipponne lors de Tokyo Safari !

6 thoughts on “L’art du thé vert de Uji, préfecture de Kyoto

  • Une de mes plus belles expériences de mon premier voyage au Japon en 2008 : des amis de la région nous ont invité à venir sur les montagnes pour aider à la plantation des nouveaux champs de thé de Wazuka. C’était surréaliste et dépaysant !! Expérience à refaire !! 🙂

  • @Ronan : j’aimerais y passer plus de temps… prendre le temps… Une prochaine fois j’espère 😉

  • Merci pour ce reportage complet et surtout de bien belles photos. C’est une des expériences que j’apprécie au Japon, découvrir un aspect peu connu de leur culture, loin du flux de touristes et des endroits « must to be there ».

  • On a rencontré Aala le soir même sur Kyoto qui nous avait raconté sa journée à Uji 🙂 Perso j’ai adoré cette ville et le Manpuku-ji en particulier. Ce temple énorme et dans un style que l’on ne voit pas si souvent au Japon. Une bonne baffe.

  • Bonjour,

    Joli reportage mais dommage vous avez pas le temps, organisation japonaise, tout rapide, hehehe.
    Je suis japonaise de Kyoto et j’aimerai donner quelques précisions. Moi aussi je m’intéresse beaucoup sur le thé vert Uji car j’en propose sur une boutique en ligne.
    Le thé vert Uji est plus en plus populaire auprès de touristes alors que nous japonais nous en buvons moins. 50% du matcha de Uji est pour l’étranger.
    Actuellement Kyoto parle moins de Uji mais plutôt Yamashiro dans lequel il se trouve Uji et aussi Wazuka. Donc souvent c’est confus pour les touristes car wazuka ce n’est pas Uji contrairement à ce que vous avez écrit. Le thé vert Uji est meilleur que wazuka mais en fait il n’y a pas plus beaucoup de champs de thé à Uji.
    Ensuite les champs de thé recouverts pour cacher du soleil ce n’est pas kabusecha mais bien gyokuro. Le kabusecha c’est mélange de gyokuro et sencha.
    Pour finir, pour bien profiter du gyokuro, l’eau doit être à 40° pas 60 pour première infusion, c’est pour le meilleur umami.
    J’espère vous pourrez essayer de nouveau de visiter Uji et bien comprendre le umami du gyokuro qui est vraiment exceptionnel je pense.
    Emi

  • Ca à l’air cool, mais c’est frustrant de pas en voir plus 🙁
    On veut les photos de Ronan en train de planter du thé vert avec une chevelure de rocker!

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