Visite de Chichibu et Nagatoro, un peu de calme au nord ouest de Tokyo
Aujourd’hui je vous amène avec moi visiter et vous donner des informations sur la région de Saitama au nord-ouest de Tokyo et plus particulièrement dans les villes de Chichibu et Nagatoro.
À 1h30 de Tokyo, ce fut un voyage assez spécial. Le départ pour Chichibu s’est fait en train restaurant depuis la gare de Seibu-Shinjuku, (il est aussi possible de partir depuis Seibu-Ikebukuro). Dans ces deux stations vous trouverez, dans les boutiques spécialisées, toutes les informations utiles sur la région de Saitama ainsi que les destinations d’aujourd’hui. Elles y ont tous les prospectus pour la région et même quelques-uns en français. De plus, vous pouvez même y acheter tous les pass de train, très pratique pour utiliser la ligne de train Seibu en direction de Chichibu et ses environs. Voici quelques exemples de pass :
- 1 Pass Journée : 1,000 ¥;
- 1 Pass Journée + Nagatoro : 1,500 ¥ ;
- 1 Pass 2 Journées : 2,000 ¥ ;
- 1 Pass 2 Journées + Nagatoro : 3,000 ¥
Go to Chichibu
Comme je vous le disais plus haut, nous avons eu l’occasion de prendre un train restaurant un peu spécial pour nous rendre à Chichibu, je vais vous le présenter parce que c’était vraiment une bonne expérience.
Tout d’abord le train en lui-même s’appelle «52 seats of happiness». L’intérieur des wagons a été pensé par le Japonais Kuma Kengo qui s’est inspiré des 4 saisons de la région. Il est en service uniquement le week-end et les jours fériés, sur réservation par le site de Seibu Railway (avec une explication ici). Ce train a commencé à amener des personnes dans ses 4 wagons, chacun avec un style et une décoration différents, en avril 2016.
Pour l’emprunter, on peut choisir entre un repas unique servi durant une période de 3 mois, le midi (10.000 yens) ou le soir (15.000 yens), qui sont tous deux inventés par deux chefs japonais qui utilisent des produits de la région de Saitama.
Les repas sont aussi accompagnés d’une exclusivité (en plus du prix du repas) : un verre de whisky spécialement créée pour ce train.
Une balade de couleur
En arrivant à la gare de Seibu-Chichibu nous nous sommes directement dirigés vers Nagatoro, pour y faire une petite balade en barque sur la rivière du parc de Nagatorotamayodo. Ce cours d’eau s’appelle l’Arakawa rivière. Elle n’est pas très connue des Tokyoïtes car son chemin se termine aux abords de Tokyo. Nous sommes donc partis de la station de Nagatoro et sommes passés par une petite ruelle commerçante pour nous rendre sur la berge où nous attendait une embarcation en bois capable de descendre les forts courants de la rivière. Malheureusement pour nous, le niveau de la rivière était un peu bas et nous n’avons pas eu la possibilité de tester les rapides. Nous avons quand même pu faire une petite balade et profiter du paysage. Si vous passez par Nagatoro, cette balade est un incontournable avec de magnifiques couleurs et de nombreux endroits pour profiter du paysage.
Après en avoir eu plein les yeux, nous sommes partis nous en mettre plein la panse. On nous a amenés juste à coté de la gare de Kami-Nagatoro, dans le petit restaurant Asamireizō 阿左美冷蔵, spécialiser dans le Kakigori (glace pilée avec plusieurs choix de sirops). Et là, une merveille ! La glace est créée avec de l’eau congelée naturellement dans un lac non loin de là durant l’hiver. Elle est ensuite conservée au froid pour les clients. Pour les sirops, ils sont aussi artisanaux et il existe de nombreux parfums comme fraise, orange, mangue, lait d’amande, kaki ou bien amazake. Que vous dire de plus appart que c’était une merveilleuse découverte pour mon estomac, par contre les propriétaires nous ont confié que pendant certains jours d’été il pouvait y avoir jusqu’à 3 heures d’attente pour leurs Kakigoris.
Avant de finir la première journée de découverte, nous avons visité le sanctuaire de Hodosan, dans les hauteurs de Nagatoro. Il y a un petit téléphérique (Hodosan Ropeway) qui permet d’y accéder en toute tranquillité. Nous y sommes arrivés avec la nuit et les lumières étaient bien sympathiques. Nous avons été accueillis par un des prêtres du sanctuaire qui nous a expliqué les rudiments à faire dans les sanctuaires shintoïstes et aussi l’histoire même de ce lieu. Pour faire court sur son histoire, il fut créé il y a 1900 ans par la famille impériale Jimmu (créateur du Japon). Il a comme particularité de protéger contre les incendies, car un jour le fils d’un des empereurs en visite dans la région, fut victime d’un incendie dans cette montagne et la légende raconte que ce fut un loup blanc qui sauva le fils de l’empereur. Ce temple fut donc érigé pour ce loup blanc afin de continuer à protéger les humains contre les incendies. De même, ce temple a gagné, en 2011, une étoile dans le guide vert du Michelin, suite au dernier rafraichissement du bâtiment.
C’est parti pour une deuxième journée
Au début de la deuxième journée, nous avons fait la visite de la plus petite distillerie de whisky du Japon, Ichiro’s Malt, qui en termes de chiffre, produit en 1 an la même quantité de whisky qu’une distillerie Ecossaise mettrait 2 jours à produire. C’est cette même distillerie qui produit le whisky exclusif qui accompagne les repas dans le train restaurant à destination de Chichibu, train que nous avions pris la veille. De plus, nous avons pu faire une dégustation des différentes bouteilles présentent dans la distillerie. Ce fut une belle découverte pour l’amateur de whisky que je suis. La distillerie ne disposant pas de magasin sur place, il faut aller chez les revendeurs aux alentours de Chichibu pour en trouver.
Suite aux vapeurs de whisky et à la dégustation il fallut se remplir le ventre pour reprendre des forces. Et là, nous avons découvert une spécialité de la région, dans un restaurant sur les hauteurs de la ville de Chichibu, dans une ancienne Sakusuga (fabrique de saké). Ce restaurant, du nom de Chanbata ちんばた, propose depuis maintenant 40 ans deux plats à base de porc : le Warajikatsu-don et le Butamiso-don. Pour ce qui est du Butamiso-don, c’est un plat qui se compose de deux tranches de porc marinées dans du miso maison, le tout cuit sur la braise et servi avec un riz de la région. Le Warajikatsu-don quand à lui tire son nom du waraji qui est une sandale en paille encore souvent utiliser pour les pèlerinages (voir l’article de David sur le temple Sanbutsu-ji). Le plat est donc un morceau de porc panné en forme d’une waraji servit, lui aussi, avec un bol de riz. C’était vraiment un délice, la viande était tellement tendre et fondante dans la bouche et le riz d’une légèreté, c’était tellement bon.
Après, pour bien digérer ces merveilleux plats, nous avons parcouru la ville de Chichibu en commençant par une sorte de musée, le Chichibu Matsuri Kaikan 秩⽗祭り会館. C’est un lieu dédié aux matsuris de la ville et plus particulièrement à un matsuri qui se passe en fin d’année, au début du mois de décembre. Il est possible d’y voir deux chars recrées pour le musée, avec une petite animation de 10 min sur ce festival. Il y a aussi un petit cinéma avec un film en 3D sur les saisons de la ville et plein d’informations sur l’histoire de ce matsuri.
Nous sommes ensuite passé sur la rue d’en face pour voir le sanctuaire principal de la ville : le Chichibu-Jinja 秩父神社, où l’on peut y retrouver plein de sculptures sur les façades du bâtiment principal. C’est un sanctuaire vieux de plus de 2100 ans et qui, chaque année, abrite plusieurs matsuris, notamment pour les récoltes de riz de la région et pour le matsuri de décembre où chaque char passe dans ce temple pour la procession.
Pour finir, nous nous sommes rendus à la station depuis laquelle nous étions arrivé la veille. Pour cela nous avons emprunté la Banbamachi-dori 番場町どりqui commence en face du sanctuaire de Chichibu. On peut y retrouver plusieurs magasins de confiseries, souvenirs et petits cafés et restaurants, le tout longeant les lignes de train pour se rendre à la station Seibu-Chichibu où le train nous ramènera à Tokyo.
Un stop et ça repart
Mais avant de prendre le train Red Arrow (1500 yens non compris dans les pass journées) en direction d’Ikebukuro, nous avons fait un mini-stop au Seibu-Chichibu Ekimae Onsen 西武秩父駅前温泉, où il est possible d’y faire tous les achats en produits régionaux mais aussi d’y manger les spécialités et de s’y relaxer dans un onsen spécialement réalisé pour ce bâtiment (il a fallu creuser à 2000 m de profondeur pour trouver la source de ce onsen).
Pour conclure sur Chichibu, c’est un joli coin à visiter en une ou deux journées pour y profiter du calme de la montagne, des spécialités culinaires (j’ai encore le goût de Warijikatsu-don dans la bouche) et aussi de la sympathie des habitants qui ne sont pas encore habitués aux touristes.
L’utilisation du pass journée pour Chichibu et Nagatoro, vous fera certes une longue journée, mais ça change des circuits classiques du Japon et vous découvrirez une nouvelle facette de la campagne japonaise !
il manque 1 photo ou 2 de l’intérieur du train les gars 😉