Découvrez la charmante ville de Kanazawa, la petite Kyoto !
Ce n’est pas la première fois que je m’y rends, ni la première fois que je vous en parle ! Mais 8 ans se sont écoulés et Kanazawa a bien changée avec notamment l’arrivée d’un nouveau Shinkansen depuis Mars dernier !
La petite Kyoto
Aujourd’hui, on connaît surtout Kanazawa pour son atmosphère proche de celle de la très célèbre Kyoto, mais aucun empereur n’a vécu ici ! La ville tire son authenticité par le fait qu’elle a hébergé le deuxième plus grand clan féodal de l’ère Edo (1600-1868) après celui des tous puissants Tokugawa. Ainsi, la ville fut le fief du clan Maeda à partir de 1583 et jusqu’à la fin des samouraïs lors de la restauration Meiji (du nom de l’empereur qui reprit le pouvoir) en 1868. Mais les fondements de la ville remonte il y a 500 ans quand la secte bouddhiste des Ikko-ikki (paysans formés au combat) y installa un gouvernement religieux (d’où les nombreux temples dans la ville) dont le temple central fut détruit par l’armée de Oda Nobunaga (1534-1582) en 1580. Toshiie Maeda (1539-1599), un des principaux généraux de ce dernier, y fit construire son propre château en 1583 pour poser les bases de la province de Kaga. De nombreuses fois détruit par des incendies jusqu’en 1881 (où personne ne jugea nécessaire de le reconstruire), il est encore aujourd’hui en restauration par tranches de travaux commencés depuis les années 90. Sa principale caractéristique est d’avoir des tuiles blanchâtres car faites de plomb.
Kanazawa est connu pour son or, d’ailleurs le nom même de la ville signifie « marais d’or », tiré d’une légende selon laquelle un paysan nommé Imohori Togoro lavait ses pommes de terre couvertes de poussière d’or dans un puits, maintenant appelé Kinjo Reitaku. Une des spécialités touristiques de la ville est une glace recouverte d’or.
Le jardin Kenrokuen
Impossible d’évoquer Kanazawa sans parler de son célèbre jardin japonais Kenrokuen, connu comme étant l’un des trois plus beaux jardins du Japon ! Situé à quelques pas du château de Kanazawa, il ne faut pas manquer de visiter ce grand joyau de l’esthétisme japonais.
Reproduire en miniature sous forme de jardins la nature et les paysages est devenu un art. Signe de richesse d’une ville et symbole de qualité des dirigeants locaux, à chacun de faire le plus beau jardin pour briller dans la société. Créé en 1620, c’est seulement en 1822 que le seigneur MAEDA Narinaga (1782-1824) transforme le Kenrokuen pour en faire l’un des lieux de promenade les plus imposants du pays.
Visiter le Kenrokuen c’est accepter de prendre son temps, de se détacher un long moment du tumulte de la ville, ses onze hectares dominant cette dernière. Une fois passé les nombreuses boutiques qui bordent le jardin, vous voilà projeté dans un autre univers, composé de tableaux naturels où la ville est à vos pieds. La quiétude végétale du lieu répond aux trois principes idéaux de la composition des jardins japonais :
- – Reproduction en miniature du gigantisme de la nature : principe complexe, mais de base du jardin japonais, devant mêler sensation d’espace et recoins confinés pour l’intimité des visiteurs. Cela s’associera souvent avec des points de vue panoramiques et des parties discrètes isolées du jardin.
- – Le symbolisme : à l’origine des premiers jardins, le symbolisme avaient une consonance religieuse, et en reprend le principe de simplification.
- – Capture de l’environnement : le jardin se doit de jouer avec son environnement extérieur, brisant la sensation de limite. L’eau, les montagnes avoisinantes, d’autres éléments encore seront mis à contribution.
Entre Samouraïs et Geisha
Kanazawa et sa province Kaga étaient très prospère sous l’ère Edo (1600-1868), alors que la villes était l’une des plus grandes du Japon, on disait de Kaga qu’elle est la province à « un million de koku » (le koku était l’unité de revenu des samouraïs, correspondant à 150 kg de riz). On comprend aisément pourquoi les vastes quartiers des samouraïs comme Nagamachi Bukeyashiki, dont une partie reste préservée, possédait des demeures si majestueuses. Même les samouraïs de bas niveau avaient de belles maisons !
Les marchands et les artisans étaient regroupés dans des quartiers séparés au centre ville, tels que Omicho (aujourd’hui célèbre pour son marché) ou Owaricho.
A l’Est, créé en 1820, Higashi Chayagai est l’un des trois quartiers des geishas de la ville de Kanazawa, avec Nishi Chayagai à l’Ouest et Kazuemachi. Higashi Chayagai est le plus grand et le mieux conservé avec encore deux Chaya (littéralement « maison de thé », qui sont des restaurants où des geishas animaient les soirées avec des danses et de la musique) : Shima et Kaikaro ouvertes au public où l’on peut encore voir certains jours des spectacles de geisha. Les autres maisons sont devenues des musées, magasins, cafés ou restaurants. Le magasin Hakuza spécialisé dans les feuilles d’or, possède une pièce pour la cérémonie du thé, entièrement recouverte d’or.
De l’autre côté de la rivière, se trouve Kazuemachi qui possède de magnifiques petits restaurants dans des maisons au cachet d’antan le long de la rivière.
Au début de l’ère Meiji, avec la fin du féodalisme et la suppression des fiefs, les anciens samouraïs de Kanazawa, avant que leur caste ne disparaisse pour toujours, ont réunis leurs richesses pour construit le tombeau d’Oyama sur l’emplacement du palais de Kanaya, afin d’offrir à la sépulture de Toshiie Maeda un monument à la hauteur de l’homme qui créa Kanazawa. Le mélange de styles, de matériaux européens et japonais de la porte du tombeau, construite en 1875, est unique.
L’art et l’artisanat
Toshitsune Maeda (1593-1658) héritier du clan en 1614 prit un soin particulier à éviter toute implication ou démonstration d’ambition militaire ou politique. Au contraire il mit en avant ses talents de gestionnaire et de médiateur pour régler les affaires internes du clan aussi bien que les problèmes externes. Il consacra ainsi les richesses de la région et la fortune des Maeda aux métiers artistiques et culturels plutôt que dans l’équipement militaire. Toshitsune favorisa le travail artisanal (poterie, laque, dorures, calligraphie et bien d’autres) en faisant venir dans la ville des artisans de tout le pays.
Cette orientation permit de diminuer la pression du Shogun Tokugawa qui dirigeait d’une main de fer le pays, et créa la réputation de la province dans tout le Japon pour son artisanat et les manifestations culturelles qui s’y déroulaient. Kanazawa était alors une des villes les plus grandes du Japon et la province de Kaga la plus riche. Pendant toute l’ère Edo, la ville a prospéré et sa richesse économique et culturelle ne cessa de croître, rivalisant même avec Kyoto.
L’héritage aujourd’hui en est une richesse artisanale incroyable et divers musées d’art, comme le Nijuuisseiki Bijutsukan (littéralement « musée du 21ème siècle ») à ne pas rater pour tout amateur d’art contemporain (mais j’ai trouvé la partie gratuite plus intéressante que la payante !) ou encore le D.T. Suzuki.
Le 8 Juin 2009, la ville de Kanazawa a été désignée troisième ville UNESCO de l’Artisanat et des Arts Populaires.
Où Dormir
Avec ses vieilles demeures authentiques et restaurées, il serait dommage de ne pas en profiter pour y dormir une nuit. Alors plutôt qu’un hôtel, favorisez comme hébergement un ryokan, une minshuku (auberge familiale) ou chez l’habitant.
Ryokan Sumiyoshiya : agréable ryokan refait à neuf très bien situé au centre de Kanazawa.
Site Internet : www.sumiyoshiya-ryokan.com
Maison Kenroku : se sentir comme à la maison dans un vieux quartier de Kanazawa c’est possible ! Vivre Le Japon propose de vous louer une vieille maison idéalement située entre le jardin Kenrokuen et le quartier des geishas Higashi Chayagai.
Site Internet : www.vivrelejapon.com/louer-une-maison-a-kanazawa/maison-kenroku
Aussi, Vivre le Japon organise un concours en ce moment pour gagner un séjour à Kanazawa ! C’est l’occasion de participer : Jouez et Gagnez 2 séjours à Kanazawa au Japon !
Principaux lieux à visiter à Kanazawa :
Le Jardin Kenrokuen, le parc du château de Kanazawa, Nagamachi Bukeyashiki le quartier des samouraï, le marché Omicho, la villa Seisonkaku, les quartiers de Geisha/maisons de thé tels que Higashi Chayagai, Kazuemachi et Nishi Chayagai, sans oublier le sanctuaire Oyama et les quartiers des temples comme Utatsuyama et Teramachi (où se trouve Ninjadera qui littéralement signifie « le temple des ninja » du fait des nombreuses portes et trappes secrètes que vous pourrez découvrir lors d’une visite), et les nombreux musées.
Un loop bus dessert les principaux sites, mais il est aussi possible de louer des vélos. La ville étant à taille humaine, les bons marcheurs pourront sans problème en faire le tour à pied.
Voilà ! J’espère que cette petite présentation vous aura plu !
C’est beau et complet. David, merci pour ce petit post. Tu es bien motivé en ce mement et ça fait plaisir.
Kanazawa je ne connaissais pas. Encore quelque chose à découvrir…
Attention, David est motivé et productif !! Super article (ça fait plaisir de le lire, tu n’imagines pas^^) sans parler des photos ! De l’histoire, du concret, des liens, il y a pas à dire, chouette texte 🙂
Et tout aussi chouette endroit, avec semble-t-il de très beaux coins pour se promener et rêvasser, changer un peu d’univers pour celles et ceux qui habitent très loin du Japon.
Merci pour ce super post ! 😉
Je n’étais pas loin à Takayama mais pas eu le temps d’aller visiter Kanazawa !
Avec ce bel article, reste plus qu’a gagner le concours 😉
Ca donne envie, il faut que j’y aille la prochaine fois
Superbe photo de Kanazawa je vois pas mal de gens qui y sont passé et qui sont tombe sur le charme aussi !
C’est vraiment un joli coin kanazawa a visiter merci pour ces belles photos!
J’y serai le 21 novembre, si tout va bien 🙂 D’autant plus hâte d’y être, très joli reportage.
vraiment superbe ce lieu. Merci de nous le faire découvrir avec tes photos.
Super article! C’est noté pour ma To Do List Japon ^^
Mercii
J’apprécie le Japon, pour ce savant mélange de culture et de modernité. J’ai déjà eu la chance de visiter Kyoto, Tokyo et Okinawa. Mon prochain séjour passera par Kanazawa, votre article renforçant mon envie d’y séjourner.